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Françoise VALLET

Une tombe de riche cavalier lombard découverte à Castel Trosino

Le 23 août 1882 le bijoutier romain Alessandro Castellani vendait au musée des Antiquités Natio¬ nales, comme provenant de «Chiusi », un lot d’ob¬ jets du Haut-Moyen Age comprenant plusieurs éléments d’une ceinture à éléments multiples en or (fig. 3-1, 3-2), des appliques de selle (fig. 1-1), de harnachement (fig. 1-2), de poignée d’épée, égale¬ ment en or (fig. 4-5), un bassin de bronze moulé à pied ajouré (fig. 7-1), un mors damasquiné (fig. 2 et 7-2, 7-3) et enfin deux petites plaques-boucles réni-formes (fig. 7-4, 7-5). Selon Ingvald Undset(l) qui fut le premier à publier ce mobilier, le vendeur n’avait pas voulu donner aux Castellani de préci¬ sions sur le lieu de découverte mais la rumeur courait qu’une épée à fourreau d’or, un poignard à poignée d’or, des fibules, un anneau et un anneau sigillaire en or, un umbo de bouclier garni de clous dorés et un casque à incrustations d’or avaient été mis au jour en même temps. Comme l’ont déjà remarqué Otto von Hessen et à sa suite Joachim Werner (2), ces objets sont à rapprocher d’un autre lot de pièces publiées en 1876 par Baxter (fig. 4-1 et fig. 6) (3), objets réputés découverts environ deux ans auparavant dans une tombe de «Chiusi » avec d’autres pièces de grand prix dispersées et vendues dans plusieurs villes italiennes. Ces pièces comme celles publiées par Ingvald Undset auraient été trouvées avec un casque et un bouclier incrustés d’or. Selon Baxter, plusieurs de ces orfèvreries auraient été déposées un certain temps au British Museum par Alessandro Castellani avant d’être ensuite présentées à Philadelphie. Les pièces de la collection Baxter ont été acquises par le Metropo¬ litan Museum (4). Il convient de remarquer que la bague sigillaire et le poignard à poignée d’or cités par Undset dans la liste des objets réputés avoir été découverts avec les pièces du musée des Antiquités Nationales ont leurs correspondants dans la collec¬ tion Baxter.

La provenance «Chiusi » n’a sans doute été donnée par le vendeur qu’en raison de la célébrité des antiquités étrusques de ce site et comme l’a déjà remarqué Otto von Hessen (5), c’est en fait d’une découverte ancienne faite à Castel Trosino en 1872 qu’il faut rapprocher une partie au moins de ces objets exceptionnels. A proximité de ce poste stra¬ tégique placé sur un éperon rocheux des Apennins, à l’est de Spolète, au-dessus de la vallée du Castel¬ lano et surveillant la Via Salaria, a été fouillée à partir de 1893 une des plus riches nécropoles lom¬ bardes connues à ce jour. Dans la publication de

ces fouilles a été mentionné, d’après un article de journal de 1872, le mobilier immédiatement dispersé d’une très riche tombe contenant entre autres les appliques de selle et de harnachement de «Chiusi » qui furent alors photographiées (6). Ainsi une partie au moins des objets dits de «Chiusi » appartiennent en fait au mobilier malheureusement dissocié de la tombe ouverte en avril 1872 à Castel Trosino, à 300 m au sud du village au lieu-dit «Pedata ». Selon cet article le squelette qui y fut découvert était accompagné d’ornements d’or, d’armes et d’autres objets. Outre les appliques de selle et de harnache¬ ment, ont été mentionnés «un bassin de bronze à anses mobiles à bord inférieur ajouré qui lui servait de pied, une lance, des forces, un couteau, un éperon et une poignée d’arme de fer, revêtue d’argent avec de petits clous de la même matière ».

Étudions maintenant les objets de «Chiusi » du musée des Antiquités Nationales et de la collection Baxter et comparons-les aux mobiliers des riches tombes masculines lombardes. La collection com¬ prend d’abord les trois appliques de selle en tôle d’or estampé découvertes en 1872 à Castel Trosino (fig. 1-1) : deux appliques en forme de lions couchés affrontés et une troisième plus grande ajourée, décorée de deux colombes symétriques et de deux paons autour de la croix. Cette applique à partie supérieure arquée, encadrée des deux plaques en forme de lion déjà citées, ornaient le haut rebord avant d’une selle de bois (fig. 5-1). Les plaques étaient fixées par des rivets d’argent. Ce type de selle à décor zoomorphe est connu au Haut-Moyen Age dans les mobiliers funéraires aristocratiques, voire princiers de toute l’Europe (7) ; Attila Kiss suppose même que ce modèle de selle a pu être adopté par les Byzantins, une lampe à huile byzantine du musée de Berlin figurant un cheval ainsi harnaché (8). Trois autres exemplaires de ces selles sont connus en Italie dans les tombes 90 et 1 19 de Castel Trosino et dans la tombe 5 de Nocera Umbra (9). Leurs décors de lions, paons, colombes, dauphins est dans la tradi¬ tion méditerranéenne.

Rappelons que pour l’époque mérovingienne, le seul examen des cartes de répartition ne reflète généralement pas la diffusion réelle des objets mais plutôt la carte des inhumations habillées. Dans le monde barbare et germanique, les dépôts dans les tombes sont abondants. Dans le monde byzantin et méditerranéen où les dépôts funéraires sont rares, le mobilier reste souvent ignoré. L’Italie reconquise par Justinien appartient à l’Empire jusqu’à l’arrivée

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